Palu Alafia est un projet de lutte contre le paludisme. Il assure des soins de proximité, administrés par des relais communautaires organisés en Organisations Communautaires de Base(Ocb), à l’aide de Cta dont le coût est subventionné. Les bénéficiaires directs de ce projet sont des enfants de six mois à cinq ans, présentant des symptômes de paludisme simple.
Arrivé à son terme le 30/06/2013, le projet Palu Alafia a duré cinq ans, et a permis de soigner plus de 70 000 enfants par an dans six communes dans le diocèse de Porto novo : Adjohoun, Bonou, Dangbo, Porto novo, Aguégués et Sèmè Kpodji.
Si la « phase Une », qui a duré 2 ans, a été une période faste, la « phase Deux » a connu des restrictions budgétaires qui ont rendu difficiles les conditions d’exécution de la subvention les 3 années suivantes. En effet, il y a eu une réduction remarquable des primes de motivation des relais communautaires et des agents de santé ; un rationnement des frais de fonctionnement et la suppression de l’accompagnement médiatique.
Bien que ceci ait refroidi l’enthousiasme des membres d’Ocb pour l’administration des soins communautaires, les résultats n’en sont pas moins honorables. Pour preuves :
- une moyenne de 30 à 33 enfants soignés /mois/ Ocb réalisée par un réseau fonctionnel de 277 Ocb sur les 289,
- une réduction importante des cas de paludisme compliqués enregistrés habituellement aux centres de santé,
- une disparition des références de cas d’anémie sévère vers les hôpitaux de zone ou de département pour transfusion sanguine;
- une nette diminution des décès liés à ces situations tragiques surtout en milieu enclavés comme Dangbo ou Aguégués.
- L’indicateur contractuel relatif au nombre d'enfants soignés a connu un score de 115,65% pour l’An 5 au regard des prévisions affectées à CARITAS BENIN par CRS, le récipiendaire principal.
- L’indicateur concernant le nombre de cas graves référés est souvent très faible ou nul, contre 50% des cas simples prévus au début de la subvention.
Toutefois, dans ce contexte, certaines Ocb sont restées contre -performantes. Il s'agit notamment de celles dont la fonctionnalité a été mise à mal par les quatre principales causes suivantes:
- Le non-respect des normes et de la logique de motivation
- L’absence, départ ou décès du seul lettré dynamique du groupement
- Les conflits internes
- la périodicité bimestrielle des rencontres de collecte des données
Dans trois arrondissements des Aguégués Il a été observé :
- une diminution du nombre d’enfants référés pour cause de transfusion sanguine,
- moins d’hospitalisation pour paludisme grave ou sévère et moins de décès
- une réduction des dépenses de santé relatives au paludisme des enfants de moins de cinq ans
Les mères sont apaisées et s’adonnent joyeusement à leurs activités génératrices de revenus. Elles participent mieux aux charges de leurs ménages pour la joie de leurs enfants et de leurs époux. Certains pères ont déclaré qu'avec l'argent économisé pour la santé, ils arrivent à scolariser leurs filles qu’ils ne pouvaient pas envoyer à l’école.
Les résultats obtenus lors de la mise en œuvre de ce projet ont induit un changement de croyance et apaisé les populations bénéficiaires. En effet, l’enclavement de certaines localités rendait difficile, voire impossible l’accès aux infrastructures sanitaires et la mortalité était forte en période d’épidémie. Les décès étaient attribués à la sorcellerie. Le climat de méfiance et de suspicion qui en découlait, nourrissait de vives tensions. Les bénéficiaires ont maintenant compris que "le sorcier, c’est le moustique". Les membres des familles et du voisinage entretiennent désormais des relations plus sereines et apaisées.
Caritas Bénin est la seule Ong du bénin que Crs a associé à l'exécution de cette subvention car les quatre autres sont des Ong internationales d'origine américaine.
Dr Claude K. Zinsou Coordonnateur du projet |